POLITIQUE et ENVIRONNEMENT

Saloperie de virus!

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La disparition de Jean-Charles est un mauvais coup de la vie. Sa disparition si soudaine et si brutale me laisse abasourdi de peine et de chagrin. Jean-Charles était un homme apprécié pour ses grandes qualités humaines et intellectuelles. Je perds comme tant d’autres un ami et un camarade. Quelques lignes pour dire une petite partie de ce que nous avons vécu ensemble….

Avec Jean-Charles nous étions liés par de liens de confiance et de bienveillance, l’un à l’égard de l’autre. Des liens forts, soudés par les épreuves d’un mandat politique départemental sans concession mais ô combien, singulier, novateur et structurant, par bien des aspects.

Je crois pouvoir dire que sans Jean-Charles et avec quelques autres ami·e·s et camarades communistes (Gilles, Christophe, Marie-George…) je ne serai pas parvenu à remplir, sereinement, mon mandat au service de la population.

La situation était exceptionnelle, à égalité avec les élu·e·s PS et deux groupes communistes au sein de l’Assemblée départementale. Les marges de manœuvre étaient réduites, très réduites…

Je garde en mémoire, ce matin là du Printemps 2004 à 7h00. J’appelle Jean-Charles. Je lui fait part, de ma détermination d’en finir avec les multiples tractations politiciennes au sein des groupes du Conseil général qui occupaient nos journées et nos nuits. Sans oublier la mémorable soirée en assemblée générale à la FD…Je lui indique donc ma volonté d’aller au bout et donc de proposer ma candidature à la présidence de l’Assemblée départementale.

Jean-Charles a toujours été un homme précieux. Il analysait la situation, pesait et soupesait le pour et le contre, évaluait les risques et proposait une stratégie que l’on discutait, souvent de façon très approfondie. Une fois au bout, on s’engageait et on avançait sans plus se retourner. Sans sa qualité d’écoute et sa force de conviction je n’aurai sans doute pas eu la force de cet engagement. Je ne l’ai jamais regretté.

Je me souviens également de ce jour d’après l’élection de l’exécutif départemental. Jean-Charles que j’avais tenu à associer comme vice-Président, en charge du secteur du développement économique, entre dans mon bureau et me demande : « Qu’attends-tu de moi ? ». « Que tu crées de l’emploi pour les bénéficiaires du RMI et les jeunes ». Surmontant bien des obstacles, jouant de son réseau de relations, affirmant sa détermination, nous avons réussi à impulser une dynamique utile à plusieurs centaines de personnes parmi les plus faibles de notre population. Certain·e·s des personnes concerné·e·s m’en parle encore et ont tracé leur voie dans l’emploi pérenne.

Je n’oublie par le passage par l’hôpital qui nous a terriblement inquiété. Cependant, une fois la convalescence bien engagée au bout de plusieurs semaines il repris ses consultations avec ses différents collaborateurs afin de ne pas prendre trop de « retard ». Jean-Charles était un homme courageux, une bête de somme pour qui, bien trop souvent, le mot « attendre » avait peu de signification.

Durant cette période, la coopération décentralisée s’est affirmée. Il tenait a y prendre toute sa place. Le développement des relations internationales mutuellement avantageuses a toujours occupé une grande place dans ses engagements politiques multiples. Le Vietnam est devenu un champs d’intervention, notamment, dans le domaine de l’assainissement en lien avec le SIAAP. Le pluralisme politique de nos délégations, l’aptitude à travailler dans la transparence avec tous les élue·s quelque soit leur appartenance politique, favorisa un climat propice à faire tomber les masques et favoriser des relations fraternelles sincères. Jean-Charles était un homme d’envergure nationale et de relations dans de très nombreux domaines. Sa verve truculente, son enthousiasme, son goût du risque maîtrisé, son esprit d’ouverture, le respect des décisions prises en commun… tout cela facilitait l’émergence de relations suivies et mutuellement appréciées.

Et puis, il y avait Nice la ville qui a bercée son enfance et ses premiers engagements politiques au sein du Mouvement de la Jeunesse Communiste. Si son activité était devenue, avant toute chose, essentiellement parisienne, les parenthèses biotoises chez sa sœur et son beau-frère étaient le lieu très hospitalier afin de se ressourcer. Jean-Charles m’a convié quelquefois en ce lieu préservé dans tous les sens du terme. j’y ai noué des liens, j’y ai pris quelques risques au cours de longues escapades (me faisant réprimander au retour), découvert ses proches et ses amis, le vieux Nice… Jean-Charles était un homme entier, un homme généreux, un homme bon qui assumait ses relations avec la même intensité et esprit de responsabilité, dès lors on faisait partie de la famille.

Voilà tout ce que Jean-Charles m’a apporté. Dans les épreuves se forge les relations humaines. Avec Jean-Charles, ce fût fort et cela m’a construit au cours des années.

Je m’associe à l’immense peine et chagrin de sa famille, de ses ami·e·s, de ses camarades d’ici et de là-bas. Je pleure avec tous ses camarades sa disparition trop brutale du fait de cette saloperie de virus.

Je pleure Jean-Charles mais je le garde à l’esprit et dans mon cœur.

Adieu

Hervé

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